La Thébaïde : l'histoire d'un remarquable patrimoine communal


En 1879, pendant une récréation au couvent de Saint-Projet, aujourd'hui noyé sous les eaux du barrage de l'Aigle, le Père Jean-Baptiste Serres, fondateur de la Congrégation des Petites Soeurs des Malades, s’ouvre aux novices de son projet d’avenir : « je me bâtirai bientôt une maison, au milieu des bois, pour y passer la fin de ma vie, dans la solitude, comme les anciens moines ». Le 17 avril 1883, en présence de presque toutes les Sœurs, il pose la première pierre du futur monastère auquel il donne le nom de « Thébaïde ». Un an après, une aile est déjà bâtie. Le Père Serres s’y installe le jour de la fête de St-Jean-Baptiste avec le Père François Cipière. Leur vie d’ermite débute. En 1886, le second bâtiment, long de 13 mètres, est achevé. Puis suivent en 1889, la pose de la première pierre de la chapelle et en 1892, la construction de l'aile est. En 1895, la chapelle est inaugurée. Conformément à ses souhaits, le Père Serres vit ses dernières années à la Thébaïde. Il y décède en 1904 et y est enterré dans la petite chapelle aménagée dans l’enclos du cimetière et qui porte l’inscription « Eternité ». En 1935, lors du départ des Petites Sœurs de Saint-Projet, son cercueil sera transféré dans la chapelle des Vaysses à Mauriac. Toujours entretenue par les Sœurs, la Thébaïde devient un lieu de retraite. Pendant la Seconde guerre mondiale, un chantier de jeunesse y séjourna puis, au printemps 1944, elle servit de dépôts d’armes aux résistants du barrage de l’Aigle. Les Petites Soeurs des Malades conservent la propriété de la Thébaïde jusqu'en 1999. A cette date, le domaine est cédé à la commune d’Arches qui en est propriétaire depuis.